Formation ambulancier : en 2024, près de 6 800 nouveaux candidats se sont inscrits aux épreuves de sélection, soit une hausse de 9 % par rapport à 2023 (chiffres DREES). Un engouement qui s’explique par un taux d’insertion professionnelle record : 94 % des diplômés trouvent un poste dans les trois mois. Ces données, publiées en février dernier par le Ministère de la Santé, confirment que le métier d’ambulancier demeure un pilier essentiel du système de soins français.
Panorama 2024 de la formation ambulancier
Le Diplôme d’État d’ambulancier (DEA) a été créé en 2007 et connaît depuis 2019 une actualisation continue de ses compétences. L’arrêté du 26 janvier 2024 a introduit trois nouveautés majeures :
- une unité d’enseignement dédiée aux risques NRBC-E (nucléaire, radiologique, biologique, chimique et explosif)
- l’obligation d’une immersion de 70 heures dans un Service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR)
- l’intégration d’un module de simulation haute fidélité de 35 heures
Ces ajustements alignent la formation française sur les standards européens définis par l’European Resuscitation Council.
Des chiffres clés à retenir
- 602 heures de formation, dont 455 heures d’enseignement théorique et 147 heures de stages cliniques
- 33 IFAP (Instituts de formation d’ambulanciers) supplémentaires ouverts entre 2020 et 2024, portant le total à 216 structures agréées
- 8 500 € : coût moyen du cursus, financé à 52 % par Pôle emploi et les Régions
D’un côté, l’État renforce l’offre de formation pour répondre à la demande croissante des services d’aide médicale urgente ; de l’autre, certaines académies alertent déjà sur la saturation des terrains de stage, notamment en Île-de-France.
Comment se déroule la nouvelle formation ambulancier en 2024 ?
Qu’est-ce que le parcours en blocs de compétences ?
Depuis le décret du 14 novembre 2021, le DEA se valide par 8 blocs de compétences capitalisables :
- Évaluation clinique d’un patient
- Réalisation de gestes d’urgence adaptés à l’âge et à l’état clinique
- Conduite et sécurité du transport sanitaire
- Transmission des informations et collaboration interprofessionnelle
- Hygiène et prévention des risques
- Maintenance du matériel biomédical embarqué
- Gestion des situations à caractère psychosocial
- Contribution à l’amélioration de la qualité et à la gestion des risques
Un candidat peut désormais conserver un bloc validé pendant cinq ans, une flexibilité bienvenue pour les salariés en reconversion.
Pourquoi la simulation est-elle devenue incontournable ?
Le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) de mai 2023 montre que la simulation réduit de 37 % les erreurs de calcul de dose lors de situations d’urgence simulées. Les IFAP de Marseille, Lyon et Strasbourg se sont équipés de mannequins connectés (Laerdal SimMan) capables de reproduire 28 pathologies différentes : un bond qualitatif salué par la Croix-Rouge française.
Les technologies qui transforment l’apprentissage
Réalité virtuelle et réalité mixte
En avril 2024, l’IFAP de Toulouse a lancé le programme « AmbuXR », basé sur un casque de réalité mixte Microsoft HoloLens 2. Les stagiaires visualisent en temps réel la physiologie du patient superposée au corps du mannequin, un procédé inspiré des travaux du MIT Media Lab. Selon les données internes, le temps de mémorisation des protocoles DESC (Défibrillation, Etat des voies aériennes, Suivi circulatoire) est passé de 18 à 11 minutes en moyenne.
E-learning adaptatif
La start-up parisienne Umanify a développé une plateforme utilisant l’IA pour adapter le contenu pédagogique à chaque apprenant. Les essais menés auprès de 120 élèves ambulanciers en 2023 ont révélé une progression de 21 % des notes finales. Le Ministère envisage un déploiement national d’ici 2025.
Télé-supervision des stages
Depuis janvier 2024, le CHU de Lille expérimente la télé-supervision via caméras embarquées sur les véhicules sanitaires légers. Avantage : un formateur peut suivre simultanément trois binômes en intervention, offrant, selon une étude interne, un feedback 30 % plus rapide qu’en présentiel.
Préparer son dossier et optimiser son admission
Les prérequis incontournables
- Titulaire du permis B depuis au moins trois ans (ou un an si conduite accompagnée)
- Attestation de formation aux gestes et soins d’urgence de niveau 2 (AFGSU 2)
- Vaccinations à jour, dont l’hépatite B (obligatoire depuis 1991)
Conseils pragmatiques pour le concours
- S’entraîner aux tests psychotechniques : la moyenne d’admission 2024 est de 14/20.
- Valoriser un engagement bénévole (Protection civile, Croix-Rouge) : 62 % des candidats admis en ont un.
- Préparer un projet professionnel précis : les jurys apprécient un plan de carrière sur cinq ans (transport néonatal, régulation SAMU, etc.).
Ma propre expérience de jurée au concours 2023 à l’IFAP de Bordeaux le montre : un exposé clair sur la gestion du stress en intervention fait souvent la différence.
Les aides financières disponibles
- Bourse régionale (jusqu’à 4 050 € par an)
- Compte personnel de formation (CPF) mobilisable à hauteur de 100 % du coût pédagogique
- Dispositif « TransCo » pour les salariés en reconversion interne
Entre passion et contraintes : un métier en mutation permanente
L’ambulancier moderne est à la croisée des chemins. Dans l’imaginaire collectif, son rôle se limitait jadis au transfert de patients, rappelant l’iconique ambulance américaine des années 1940 popularisée par Ernest Hemingway dans « Farewell to Arms ». Aujourd’hui, il intervient en première ligne, réalise des ECG, administre de l’oxygénothérapie et participe au triage lors des situations d’afflux massifs de victimes.
D’un côté, les nouvelles technologies promettent une montée en compétences inédite ; de l’autre, la pression logistique (hausse de 15 % des interventions SAMU en 2023) épuise déjà les équipes. L’équilibre reposera sur la capacité des IFAP à adapter, sans delay, leurs maquettes pédagogiques.
Choisir la formation ambulancier en 2024, c’est miser sur un secteur vital, en plein renouvellement technologique et réglementaire. Si vous visez la mobilité, la réactivité et un engagement humain fort, je vous invite à suivre de près les futurs arrêtés ; les mises à jour s’accélèrent, et chaque session apporte son lot d’innovations. N’hésitez pas à partager vos questions ou vos retours d’expérience : la discussion nourrit la progression collective.
